Autodidacte, Maurice Veillet s’est lancé très jeune dans la peinture, suivant les pas de son père Alfred et de ses amis impressionnistes. Maximilien Luce, un proche de la famille, a eu une grande influence sur le style de ses premières toiles, notamment la série des baigneurs dont il s’inspire et reproduit d’ailleurs fidèlement un des tableaux. Une amitié nait entre les fils des deux peintres et Frédéric Luce, un peu plus âgé d’une dizaine d’années, réalise un portrait de son ami en 1929.
Bien que très attiré par la peinture, Maurice préfère se lancer dans des études médicales et choisit la dentisterie qu’il exercera pendant une vingtaine d’années. A la fin de ses études à Paris, il part faire son service militaire en Algérie, à Batna, où il y rencontre sa première femme, Raymonde. Le jeune couple y restera une dizaine d’années et aura deux enfants, Bernard et Frédérique. En 1952, Maurice revient s’installer à Paris dans le 16e arrondissement et à Argenteuil. Toutefois, à l’âge de 50 ans, il décide d’arrêter la dentisterie pour se consacrer uniquement à la peinture et à l’association des amis de Napoléon III qu’il vient de créer. Maurice y est désigné comme président fondateur lors de la première assemblée générale à Compiègne en1966.
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Maurice Veillet en 1974 (1913 - 1983)
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Maurice par Frédérique Luce
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Au début des années 70, une seconde vie commence pour Maurice avec Janine, une consoeur qu’il avait rencontrée en 1961 pour le remplacer à son cabinet dentaire d’Argenteuil. C’est à partir de cette époque qu’il a commencé à voyager, au Canada qui l’a beaucoup inspiré dans ses tableaux, aux Etats-Unis et en Norvège. Ensemble, ils traversent l’Europe en car jusqu’à Moscou en 1975, et fontt plusieurs croisières en Atlantique et en Méditerranée.
La provence a eu également une grande influence sur ses tableaux, notamment les oliviers qu’il adorait peindre. Maurice partageait son temps entre la région parisienne et la maison de Mougins qui, pour l’anecdote, était entretenue pendant son absence par Charles, le jardinier de Picasso.
Maurice aimait recevoir ses amis à diner. Il peignait des petites cartes où il inscrivait le menu au verso et les déposait sur les assiettes des convives. Le sénateur Maurice Schumann et l'historien Robert Christophe ont souvent été invités dans la maison de Mougins.
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Maurice est resté toute sa vie très proche de sa soeur Suzanne, mais voyait peu son père Alfred car Raymonde ne l’appréciait pas. Il gardait cependant quelques contacts avec son demi-frère Jean.
Très jeune, Maurice a été atteint d’un rhumatisme articulaire aigu, qui fut mal traitée et qui a conduit a une atteinte cardiaque. Souffrant toute sa vie de cette insuffisance valvulaire, Maurice a fait trois infarctus, à Vienne en 1972, à Mougins en 1975 et à Paris en 1983. La veille de sa mort, il avait dit à Janine : « Oh tu sais, ce n’est pas la grande forme, mon coeur est foutu !» puis avait changé de sujet et plaisanté, comme il le faisait très souvent…
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Dessin de Maximilien Luce pour Maurice
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Aquarelle de Raymond Bigot pour Maurice et son épouse
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« Nos morts continuent de vieillir avec nous. »
Pablo Picasso